Depuis 2019, le label Territoire Ville et Villages Internet porté par Villes Internet intègre la mention « Transition écologique », fruit de sa collaboration avec l’INR. Dans cette optique, les territoires engagés dans une transition numérique et écologique reçoivent une Arobase Verte.
En 2021, 9 collectivités ont verdi une de leurs arobases. En Pays de Loire, La Ville de Trélazé a obtenu l’arobase verte, la première sur le territoire et dans le top 15 à l’échelle nationale.
Le jury de Villes Internet a également nommé la Ville de Trélazé territoire d’excellence numérique, une mention spéciale pour saluer la politique publique numérique menée et diversifiée depuis plusieurs années
La Ville revient pour nous sur son engagement en termes de numérique responsable sur son territoire.
| Qu’est-ce qui a encouragé Trélazé à s’engager dans une logique de numérique responsable et à inscrire cette démarche dans sa feuille de route ?
La ville de Trélazé a souhaité s’engager sur deux axes forts de « transitions » en nommant dès 2020 deux nouveaux adjoints : une adjointe aux transitions écologiques et un adjoint aux transitions numériques. C’est donc tout naturellement que l’équipe a souhaité coupler ces 2 axes et conjuguer numérique responsable et durable. Le numérique et les innovations technologiques sont clairement au service de la transition écologique. Nous pouvons en voir les germes à l’heure actuelle dans plusieurs domaines (comme adapter l’éclairage public aux besoins réels des populations). Elles ouvrent de nombreuses opportunités pour répondre aux défis environnementaux. ». Les objectifs sont évidemment de réduire l’empreinte.
| Quelles solutions majeures liées au numérique responsable ont été mises en place ?
L’action qui illustre au mieux l’arobase verte est le travail de reconditionnement de 150 PC, suite à un don de la fondation CNP Assurances – via l’association trélazéenne de l’AJAC – qui seront distribués auprès des Trélazéens par la régie de quartiers. Outre le réemploi de ces outils, ils permettent de déployer un programme pour lutter contre la fracture numérique auprès des familles et au-delà. En effet, la convention avec le CCAS a été revue en 2021, élargissant les conditions de don des PC aux personnes ayant un besoin universitaire, professionnel ou de formation.
La ville va, par exemple, mettre prochainement 8 PC à disposition au Centre Social Ginette-Leroux pour l’atelier de pratique numérique PIX et de sensibilisation aux usages dans le cadre de l’accompagnement à la scolarité des collégiens (CLAS). La collectivité va au-devant de ses missions municipales puisque les collèges dépendent des départements.
À ce jour, 105 dons de packs complets (avec PC Casque/Micro, webcam et clef usb wifi/clef usb) ont été effectués, en partenariat étroit avec la régie de quartiers.
| Quel dispositif de fin de vie des équipements numériques est appliqué ?
Grâce à une convention qui lie la collectivité avec Angers Loire Métropole depuis plus d’un an, les déchets d’équipement électrique et électronique (DEEE) sont pris en charge par ENVIE 2E 49, après avoir été triés en interne. Certains sont reconditionnés et d’autres recyclés. Pour l’année 2021 cela représente l’équivalent de 2 conteneurs maritimes venant s’ajouter au 33 tonnes déjà déposées en déchetterie
| Suite à ces actions mises en place, quels sont les résultats ? Quelles sont vos perspectives ?
En termes de perspective, la ville de Trélazé a décidé de mettre en place une méthode d’éco-conception des services numériques, soit une réflexion plus globale sur l’usage des technologies. La collectivité se réfère au référentiel général d’écoconception de services numériques (RGESN) avec pour objectifs, direct ou indirect :
- d’allonger la durée des vies des équipements numériques,
- réduire la consommation de ressources informatiques et énergétiques des terminaux, des réseaux et des centres de données.
Chaque nouveau projet numérique ou innovations technologiques de la Ville fait donc l’objet de questions :
- Le service numérique répond-il à un besoin qui s’inscrit dans un objectif de développement durable ?
- Le service numérique a-t-il défini les besoins métiers et les attentes réelles des utilisateurs cibles ?
| Comment est-ce que les acteurs locaux ont pu s’emparer du sujet ?
Les acteurs locaux sont en attente de toutes ces actions numériques responsables et sont satisfaits de notre politique. Ils deviennent acteurs de ce dispositif en nous soumettant des idées comme la fabrication de détecteurs de CO2 dans les écoles à partir de composants recyclés.
| De quelle manière l’obtention de l’arobase verte contribue à affirmer votre dynamique, et globalement celle des collectivités ?
Cette arobase verte concrétise et récompense toutes ces actions et affirme notre volonté politique concernant le développement durable. Nous encourageons évidemment les collectivités à réfléchir également aux enjeux communs du numérique et de l’écologie.
| D’après vous, quel est l’enjeux des petites et moyennes collectivités en termes de réduction de l’impact ? Comment doivent-elles s’engager ?
Le secteur du numérique est à l’origine d’impacts environnementaux, de la fabrication électronique à la fin de vie en passant bien évidemment par l’usage et sa consommation d’énergie associée. L’enjeu est donc bien évidemment important et la solution pour les limiter est bien de mettre en place une approche numérique responsable. L’enjeu en termes de réduction de l’impact est important pour toutes les collectivités. Elle peuvent s’engager simplement dans un premier temps en mettant en place une stratégie de remplacement du matériel numérique via l’achat de reconditionné, mettre en place une gestion « durable » en termes de déchets numériques et raisonner en prenant compte le Référentiel général d’écoconception de services numériques (RGESN) pour chaque nouveau projet lié au numérique.