Depuis 2019, le label national Territoire Ville et Villages Internet porté par Villes Internet intègre la mention « Transition écologique », fruit de sa collaboration avec l’INR. Dans cette optique, les territoires engagés dans une transition numérique et écologique reçoivent une Arobase Verte.
En 2021, 9 collectivités ont verdi une de leurs arobases. Dans le département du Nord, La Ville de Marcq-en-Barœul a obtenu l’arobase verte.
La Ville revient pour nous sur son engagement en termes de numérique responsable sur son territoire.
| Qu’est-ce qui a encouragé Marcq-en-Barœul à s’engager dans une logique de numérique responsable et à inscrire cette démarche dans sa feuille de route ? Quels étaient les objectifs en termes de réduction de l’empreinte du numérique ?
Le numérique responsable a toujours été une préoccupation à Marcq-en-Baroeul. Il s’intègre dans une politique plus globale inscrite de manière encore plus précise dans la feuille de route 2020 – 2026. En effet, la transition écologique est au cœur de la gouvernance de la collectivité pour que toutes les politiques publiques soient irriguées par les enjeux liés au changement climatique. Le numérique serait responsable de 3,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ce chiffre pourrait doubler d’ici 2025 !
C’est d’ailleurs dès 2020, à la suite des élections municipales que le Maire Bernard GÉRARD a nommé 4 adjoints qui travaillent sur cette thématique, chacun dans leur délégation respective : Loïc Cathelain, premier adjoint au maire en charge de l’action sociale et les solidarités ; Pierre Verley, adjoint au maire en charge de la transition écologique des systèmes d’information et de la démocratie participative ; Valentine Acroute, adjointe au maire en charge de l’inclusion numérique et de l’innovation sociale et moi-même en charge de la culture, de la communication et des grands évènements
Le numérique responsable c’est :
- des fonctionnalités de services numériques performants pour les usagers,
- l’inclusion numérique pour permettre à tous les habitants d’y accéder en réduisant la fracture numérique,
- une information et une communication plus efficiente auprès des habitants,
- la réduction des dernières poches de « zone blanche » en lien avec les opérateurs téléphoniques.
La collectivité réalise chaque année son rapport d’activités. Même si la loi ne l’y oblige pas (ville < 50000 habitants), en 2022, elle réalisera un rapport d’activité spécifique au développement durable avec des indicateurs d’évaluation et des mesures d’avancement dans la partie liée à la communication responsable et la sobriété numérique.
En 2022, un bilan carbone est en cours de réalisation.
| Quelles solutions majeures liées au numérique responsable ont été mises en place ? Quel dispositif de fin de vie des équipements numériques est appliqué ?
Achat de matériels (ordinateurs…) avec un éco-label, des services en ligne, des ateliers seniors, participation à la journée “Cyber World CleanUp Day”, des cartouches d’encre reconditionnées, lutte contre l’obsolescence programmée, réduction du volume des impressions, déploiement d’outils collaboratifs, mise en place de la visioconférence, interfaçage avec les services Impôts et CAF, nouveaux services mis en ligne….
Les ordinateurs encore en fonction, sont proposés dans les écoles ou remis dans la filière de collecte et de recyclage des DEEE.
| Suite à ces actions mises en place, quels sont les résultats ? Quelles sont vos perspectives ?
Nous souhaitons poursuivre et accélérer au sein de la collectivité en 2022 avec l’objectif d’être une collectivité exemplaire en matière de transition écologique. Un groupe « communication responsable et sobriété numérique » a été créé visant à intensifier nos actions dans ce domaine avec la mise en place d’indicateurs pour évaluer d’année en année, la progression de la collectivité (suivi par l’ADEME). Le numérique a un impact sur l’environnement : accélération des campagnes de sensibilisation, mise en place d’éco-gestes.
A titre d’exemple, la direction de la communication travaille sur la refonte du site internet de la ville qui devra obtenir les certifications : RGAA et obtenir un meilleur classement au sein de l’observatoire social médias, en matière de sobriété numérique.
| Comment est-ce que les acteurs locaux ont pu s’emparer du sujet ?
Les acteurs économiques ont déjà intégré cette préoccupation dans leur RSE. La ville communique régulièrement sur ces sujets tant dans le magazine municipal que sur les réseaux sociaux (minute citoyenne).
| De quelle manière l’obtention de l’arobase verte contribue à affirmer votre dynamique, et globalement celle des collectivités ?
L’arobase verte est une reconnaissance des actions déjà mises en œuvre au sein de la collectivité en matière de transition écologique. Elle est une marque de confiance et témoigne que les politiques mises en œuvre sont sincères. Pour autant, la route est longue et il faut mettre en place un schéma directeur dans ce domaine.
| D’après vous, quel est l’enjeux des petites et moyennes collectivités en termes de réduction de l’impact ? Comment doivent-elles s’engager ?
C’est un impératif pour toutes les collectivités, petites, moyennes et grandes tailles.
Tous les acteurs publics et privés ont un rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique. Il faut s’appuyer sur les dispositifs réglementaires existants – bilans d’émissions de gaz à effet de serre (GES), planification territoriale, ou par des engagements volontaires.