Du 11 au 16 mars 2024 a eu lieu le Digital Cleanup Day. Cette cinquième édition a enregistré près de 2100 Digital Cleanups et des centaines de milliers de participants : découvrir le Bilan du Digital Cleanup 2024.
L’INR est allé à la rencontre de Marc Freslier, Enseignant de Physique Chimie et chargé de mission sur le numérique responsable à la DRANE Occitanie, qui nous partage le retour d’expérience de l’organisation sur le Digital Cleanup Réemploi et Recyclage.
- La Région Académie Occitanie avait participé aux précédentes éditions du Digital Cleanup Day, qu’avez-vous mis en œuvre précédemment et cette année, en 2024 ? Comment êtes-vous engagés dans une démarche NR ?
Certains établissements se sont déjà engagés dans la réalisation d’actions du Digital Cleanup en « autonomie » les années passées. Mais depuis l’année dernière, la DRANE Occitanie (Direction de Région Académique du Numérique pour l’Éducation) propose d’accompagner l’ensemble des écoles, collèges ou lycées volontaires à participer à une semaine d’actions dans le cadre du Digital Cleanup Day.
Le dispositif d’accompagnement que nous avons créé met à disposition des enseignants et personnels de nos deux académies des tutoriels adaptés aux situations en établissement, des espaces d’échange, de partage et de mutualisation des ressources. Il permet aussi de centraliser les résultats de chaque établissement sur la Région Académique Occitanie.
Le numérique, omniprésent, l’est bien entendu dans les programmes officiels disciplinaires. Les compétences numériques des élèves en lien avec le CRCN (Cadre de Référence des Compétences Numériques) sont travaillées et évaluées régulièrement et l’EDD (Éducation au développement Durable) prend une part de plus en plus importante dans les pratiques pédagogiques.
Les actions en faveur d’un numérique plus responsable ont nécessairement toute leur place au sein des établissements scolaires.
- Qu’est-ce qui vous a motivé à reconduire le Digital Cleanup Day en 2024 ?
Les retours des enseignants et des élèves depuis les éditions précédentes sont très positifs. La prise de conscience d’une nécessité d’agir pour une utilisation raisonnée du numérique émane très souvent des élèves, très sensibles aux sujets environnementaux.
Ainsi, pour les enseignants qui souhaitent engager leur établissement dans les actions, une dynamique s’opère généralement avec des élèves volontaires et motivés. Tous n’ont pas conscience des impacts sur l’environnement et sur les populations. Mais cet engagement permet de sensibiliser, d’informer, de partager et de mettre les enjeux au cœur de l’action collective.
Nous avons naturellement reconduit cette année l’opération qui avait plutôt bien fonctionné l’année dernière. De nouveaux établissements ont rejoint le mouvement et si tous n’ont pas pu participer à la hauteur de leurs espérances, ils sont prêts à s’engager à nouveau l’année prochaine.
- Quel(s) atelier(s) de sensibilisation avez-vous mis en place ?
Dans un premier temps, nous cherchons à sensibiliser et à fédérer les personnels en établissement au cours d’un webinaire de lancement (qui suit celui de Digital Cleanup Day). Nous proposons l’accès à la plateforme d’accompagnement qui permet à tous les volontaires d’inscrire leur établissement dans le dispositif. C’est une période de communication importante à destination des écoles, des collèges et des lycées.
Ensuite, chaque établissement est libre de choisir la (ou les) action(s) qu’il souhaite mettre en place à son échelle. La sensibilisation est faite en fonction des choix des digital cleanup retenus. Cette année, l’accent a été donné sur le réemploi et le recyclage suite à la mise en avant des résultats du rapport de l’Ademe/Arcep. Toutes les actions s’appuient sur le référentiel des compétences de l’EDD et du CRCN.
Pour annoncer le début de la semaine d’actions, une émission radio s’est déroulée le lundi 11 mars. Une création de podcast par les élèves a été proposée pour être diffusés à cette occasion. Une belle réussite et un grand merci à Hélène Casaux qui nous a permis d’accueillir un invité de marque, Vincent Courboulay, qui a pu répondre aux questions d’élèves élus du CAVL (Conseil Académique de la Vie Lycéenne) de l’académie de Toulouse et d’éco-délégués de celle de Montpellier.
Les participants (élèves, parents, ou personnels) ont été sensibilisés de différentes façons :
– annonces dans les ENT, affiches réalisées par les élèves ou dérivées des kits de communication,
– activités en / hors classe en lien avec l’étude de l’empreinte environnementale du numérique, le nettoyage des données en utilisant des tutoriels spécifiques aux outils utilisés (Messagerie ENT, fichiers stockés sur les matériels fournis aux élèves par les collectivités (LORDI Région pour les lycéens) ou sur les espaces de stockage du réseau local.
– mise en place de débats et d’échanges avec les élèves autour de la place du numérique dans notre vie et notre environnement.
– mise en place de points de collectes de DEEE et de collecte de smartphones avec les GSM-Box d’Ecologic, aussi bien dans les établissements qu’en dehors avec dans certains cas le soutien de commerçants pour solliciter les particuliers.
- Quels ont été les résultats et les impacts positifs générés suite à cet événement ?
Pour notre équipe à la DRANE, Sophie Canal, Hélène Casaux et moi, sommes engagés dans nos propres établissements. Mais nous ne savons pas ce qui se joue dans tous les autres au moment où se déroulent les actions.
Une fois ces actions menées, un bilan intermédiaire est nécessaire pour connaître les résultats des autres enseignants. C’est l’occasion d’échanger avec certains et c’est à ce moment que nous pouvons ressentir les impacts positifs :
Les résultats chiffrés donnés par les collègues nous montrent que les actions ont une portée significative. Lorsque nous récoltons plusieurs centaines de téléphones, plus de 3 tonnes d’équipements et quelques 30 To de données supprimées, nous ne pouvons que constater l’impact !
Mais au-delà de ces résultats, nous constatons surtout la motivation et l’engouement des équipes et des élèves qui ont participé. Les retours obtenus sur leur mobilisation, sur les échanges qui ont eu lieu sont tout autant riches et positifs et montrent que les changements sont possibles.
- Qu’envisagez-vous en 2025 ?
Les équipes qui ont déjà participé reconduisent leurs actions. L’engagement semble s’ancrer dans la durée et nous cherchons désormais à toucher davantage d’établissements et d’écoles.
Nous réfléchissons à mener les actions et les formations plus tôt dans l’année scolaire pour permettre une meilleure sensibilisation des équipes pédagogiques et des élèves.
Une organisation inter degré est aussi envisagée. Nous tenterons de mobiliser encore !
- Un message pour celles et ceux qui souhaiteraient organiser un Digital Cleanup Day lors de la prochaine édition ?
Il y a encore beaucoup d’inconnues pour certains élèves qui ne voient pas l’impact de leurs choix de consommation sur l’empreinte environnementale des outils et des pratiques numériques. Cette expérience humaine et pédagogique est motivante. Elle met en évidence nos excès en matière de consommation numérique et prouve que chacun peut agir. Rejoignez-nous et participez avec vos élèves !
NDLR : Rendez-vous le 15 mars 2025 pour la 6ème édition du Digital Cleanup Day !