De janvier à mars 2021, s’est tenu le Sustainable Digital Challenge organisé dans le cadre du Sustainable IT Track des Apidays Paris. Avant le début de l’événement, l’INR avait rencontré Nicolas Drouet, fondateur de l’application Greenet.io (mesure d’empreinte carbone du web) et co-organisateur de cette édition, pour nous parler du programme du plus grand cycle de conférences et d’ateliers dédiés aux API.
Durant 3 mois, les équipes informatiques d’Allianz, Meetic, Doctolib, Crédit Agricole, La Poste, BPI bank, Leroy Merlin, Groupe Rocher, OuiSNCF et EcoAct ont travaillé avec des mentors et des experts du product design, development, data management et architecture pour connaître les principes et bonnes pratiques du numérique responsable afin de rendre leur service informatique plus durable.
L’INR est allé à la rencontre de Christelle Josselin, Référente Conception Responsable au sein du Groupe La Poste, membre de l’INR, qui a participé à l’événement et nous livre son retour d’expérience.
| Qu’est ce qui vous a motivé à participer au Sustainable Digital Challenge ?
J’avais rencontré Nicolas lors d’une présentation du challenge en octobre. L’enjeu était de trouver des moyens ludiques pour faire passer des messages et embarquer les équipes sur la conception responsable. Notre objectif est d’intégrer la conception responsable dans l’instruction de projets, il est donc nécessaire de sensibiliser et d’accompagner les collaborateurs et collaboratrices.
Nous voulions également échanger avec d’autres organisations sur le sujet. L’équipe technique de La Poste souhaitait confronter ses idées, ses actions et voir ce qu’entreprenaient les autres participants. Ce qui a été fait lors du troisième workshop, nous avons travaillé avec d’autres structures pour échanger sur nos idées et pratiques mises en place.
| Sur quel projet avez-vous travaillé ? Comment cela s’est-il déroulé ?
L’idée était d’intégrer des éléments de conception responsable sur un service existant. Ici, le service était Platon, il s’agit d’un outil interne d’abonnement aux offres numériques telles que internet ou la messagerie collaborative interne. Via cette interface, les collaborateurs et collaboratrices peuvent accéder aux abonnements, les modifier etc.
J’étais la représentante éco-conception et étais accompagnée de l’équipe technique qui gère Platon. Ils opèrent régulièrement des modifications sur la plateforme et dans le cadre du challenge, cela nous a permis de tester de manière concrète nos idées.
Durant le challenge, il y a eu plusieurs workshops : sensibilisation au numérique responsable, eco-conception web, architecture.
Lors du premier atelier, nous avons eu un moment d’échange en format de facilities de groupe pour faire émerger les idées avec l’équipe technique. Le but était de simplifier le service et d’appliquer des éléments de conception reponsable , comme la low tech. Par exemple, quand les collaborateurs et collaboratrices effectuent une demande sur la plateforme, pour éviter qu’ils reviennent voir régulièrement si celle-ci a été validée, nous avons appliqué un système d’alerte, qui leur permet d’être informés lorsque leur requête est traitée. De cette manière, ils ne viennent pas consulter régulièrement la plateforme. Aussi, selon les profils des employés, les abonnements offerts sont différents. Dans le cadre de la conception responsable, la nouvelle fonctionnalité n’affiche plus que les abonnements auxquels les profils ont droit, cela évite d’avoir trop d’éléments et d’informations inutilisables.
Le délai était court, nous avons pu mettre en place certaines idées durant le challenge. Quant aux autres plus complexes, nous les avons étudiées et elles pourront être déployées par la suite.
| Par qui avez-vous été accompagnés ?
Nous avons été accompagnés tout au long du challenge par deux mentors Sébastien Solaire et Hélène Maître-Marchois de Fairness. Nous organisions des points intermédiaires entre chaque workshop pour challenger, pousser nos idées et appuyer la direction à prendre.
| Avez-vous pu quantifier les bénéfices de cette opération en termes de critères environnementaux ?
Nous n’avons pas encore finalisé le bilan. Nous avons limité le nombre de requêtes HTTP et de log, mis en place Dynatrace pour estimer la performance et la qualité du code, optimisé le parcours utilisateurs… Pour la suite, nous souhaitons améliorer le parcours utilisateur, exploiter les résultats Dynatrace pour voir ce qui doit être favorisé, ainsi que travailler sur l’extinction des serveurs de recette lorsqu’ils ne sont pas utilisés. Nous envisageons également de mettre en place une véritable réflexion sur la mesure.
| Qu’avez-vous apprécié et retenu de ce challenge ?
C’était une bonne expérience ! Même si les délais étaient courts d’un point de vue opérationnel, de nombreuses idées et pistes d’amélioration ont émergées et pourront être mises en place. Les échanges étaient aussi enrichissants.
| Auriez-vous un message à faire passer pour motiver de nouvelles entreprises à se lancer dans le challenge ?
Pour les entreprises qui découvrent le sujet et qui souhaitent se lancer dans le Numérique Responsable, le Sustainable Digital Challenge constitue un bon point d’entrée, un bon lieu de réflexion et d’échange de bonnes pratiques. Cela permet de créer une dynamique importante dans un écosystème global et d’embarquer réellement les équipes opérationnelles sur un sujet concret.
NDLR : La prochaine édition du Sustainable Digital Challenge aura lieu de janvier à mars 2022.