La dernière enquête de Bloomberg met en lumière une face sombre des data centers et l’importance de ne pas faire une analyse d’impact en se basant sur un seul critère.
Dans son article « Google Data Centers’ Secret Cost: Billions of Gallons of Water » Nikitha Sattiraju met en avant la consommation hallucinante des datacenters de Google.
Une consommation de 7.5 milliards de litres d’eau pour trois datacenters
Car si Google fait un effort important pour limiter la consommation énergétique de ces 21 data centers mondiaux, leur consommation en eau (pour des besoins de refroidissement) sont énormes.
En 2019, les data centers de Google dans trois États US ont consommé 7,5 milliards de litres d’eau.
L’un des problèmes relevés par Bloomberg est l’hypocrisie des pouvoirs locaux. Ils demandent d’un côté à la population, aux entreprises locales, d’être responsables dans leur consommation et de l’autre autorisent des data centers voraces.
A titre d’exemple, l’article mentionne qu’à Red Oak, Texas, Google veut utiliser jusqu’à 1,46 milliard de gallons d’eau par an pour un nouveau centre de données d’ici 2021, selon un dossier légal. Le comté d’Ellis, qui comprend Red Oak et environ 20 autres villes, aura besoin de près de 15 milliards de gallons cette année pour tout, de l’irrigation à un usage résidentiel, selon les données du Texas Water Development Board.
L’article conclut sur le choix cornélien que doit faire Google. Privilégier les économies d’eau ou d’énergie. « Si la consommation d’eau diminue, la consommation d’énergie augmente et vice versa », a expliqué à Bloomberg Otto Van Geet, ingénieur au Laboratoire américain des énergies renouvelables.
Cela s’explique par la technique de refroidissement utilisée par Google. L’eau est évaporée pour refroidir l’atmosphère dans le centre. Une technique économe en énergie, mais consommatrice en eau. Un choix a été fait, le faible prix de l’eau a joué. C’est toutefois un critère que devra prendre en compte l’entreprise pour ses nouveaux centres, au risque que ses efforts pour limiter sa consommation de CO2 soient perçus essentiellement comme du greenwashing.