Réparer ou ne pas réparer son imprimante soi-même ? Guide du motivé !

Contribution Virginie Steiner, Administratrice générale des données (CDO) pour la Communauté d’agglomération et la Ville de La Rochelle, membre de l’INR.

Parfois les pannes d’imprimantes sont simples (il suffit d’aller changer un driver, remettre à zéro un compteur…), mais parfois les pannes sont plus compliquées, c’est le cas illustré dans cet article !

imprimante
Source : Pixabay

Je vous imagine déjà, en bons lecteurs du blog de l’INR, être horrifiés par ce titre scandaleux. Quoi, poser la question, mais voyons, bien évidemment qu’il faut réparer, lutter contre l’obsolescence programmée et faire durer les matériels !

Oui, mais voilà, c’est plus facile à penser qu’à faire !

Cette dernière, ladite imprimante, après des mois de râlage récurrents, de temps perdus et de passages feuille par feuille en croisant les doigts pour que ça fonctionne, nous décidons, un dimanche matin ensoleillé (détail crucial pour la conservation d’une bonne motivation à toutes les étapes de la réparation) à 8h (autre point important, l’horaire !) de la réparer.

Ah oui, j’ai oublié de préciser que notre chère vieille imprimante n’accepte plus de prendre les feuilles qu’une à une, et encore si nous avons l’aimable obligeance de leur donner un certain mouvement, et ce à un certain moment après un certain bruit de ladite imprimante.


Première étape : se renseigner sur internet afin de comprendre pourquoi elle ne saisit plus les feuilles

C’est important puisque cela nous indiquera quelles pièces sont défectueuses. Après plusieurs consultations de forums, ce dysfonctionnement s’avère un classique « imprimantesque ». Il suffit, apparemment de nettoyer les galets d’impression. Notre moral est donc au beau fixe, car qui dit « panne ou dysfonctionnement classique » dit « tutoriel de réparation » disponible en ligne. Nous remercions, intérieurement, tous les passionnés de tutoriels qui prennent sur leur temps libre pour partager bénévolement leurs connaissances, et nous nous plongeons dans le visionnage de leurs productions plus ou moins amateurs, mais bienvenues.

9h30 | 1e écueil : Alors que pour une HP il suffit d’ouvrir le capot et vous pouvez changer vos galets d’entrainement papier, pour notre imprimante canon MG4150 , il faut démonter toute l’imprimante. Canon ne semble pas avoir fait dans la facilité. Zut mais tant pis, nous suivons avec rigueur les différentes étapes de démontage


Deuxième étape : le démontage

10h10 | Nous n’avons cassé aucune pièce (ouf) mais arriverons-nous à la remonter ? Et puis beurk, que c’est cracra une imprimante. Personne ne m’avait jamais avertie qu’une partie de l’encre finissait en boulettes au fond de mon imprimante. Il va falloir aussi nettoyer les tampons de vidange (des sortes de feutres qui récupèrent l’encre lors de purges, si j’ai bien compris). 

10h20 | Premier dilemme : dois-je ou non nettoyer à l’eau mes tampons de feutre ? si je les nettoie, pas besoin d’en racheter, donc allongement de leur durée de vie, mais potentiellement je pollue. Si je les jette dans la poubelle et en rachète, je pollue aussi. Ah non, en fait pas de dilemme, puisque de fait je pollue ! ouf, ça va mieux.

10h40 | 2e écueil : Comment vous dire que les feutres/tampons ne se nettoient pas ? Ou plutôt que leur forme est différente après le nettoyage ? et qu’il n’est pas sûr du tout qu’ils assurent aussi bien leur fonction par la suite. J’aurais peut-être dû polluer en les jetant à la poubelle ?

10h50 | 3e écueil :  je passe au nettoyage des galets d’impression. Pas miraculeux non plus, parce que les galets sont usés. 

11h | face au terrible constat de notre imprimante démontée et de notre incapacité à la réparer par un nettoyage consciencieux des pièces incriminées, nous décidons de passer à une autre étape : l’acquisition de pièces détachées en remplacement ! Trop géniale, l’idée, non ! Il faut dire que nous avions déjà par le passé réparé plusieurs fois le lave-vaisselle, le lave-linge, l’aspirateur et j’en pense, simplement en changeant de petites pièces.

Alors pourquoi pas l’imprimante !


Troisième étape : la recherche des pièces détachées sur internet

15h | Je vais vous épargner le détail de nos recherches et aller au cœur du sujet : pas de pièce détachée ! ni tampons, ni galets, rien, nada pour notre modèle d’imprimante. 

Alors que faire ? nous décidons dans un sursaut ou une crise de désespoir face à l’étendue du désastre (l’imprimante en pièces étalée sur toute notre table à manger), d’attendre lundi pour commencer à remonter l’imprimante ! en effet lundi nous pourrons appeler les fournisseurs de matériels de bureau et leur poser notre question ultime : « vendez-vous des pièces détachées pour imprimante individuelle » ? 

Réponse : « oui, quelles sont leurs références ? ». Euh, dans la mesure où aucun plan éclaté avec la référence des pièces n’est arrivé jusqu’à nous sur internet et qu’aucun site n’en vend, impossible (pour nous) de trouver des pièces détachées.

Lundi 12h30 : raté pour les pièces détachées.


Quatrième étape : le remontage

Mardi, 19h30, face à la nécessité de récupérer notre table de salle à manger et au suspense insoutenable de savoir si nous arriverons à la faire remarcher, nous nous lançons dans le remontage de l’imprimante…

4e écueil :  euh, où est le mode d’emploi. Ah oui, faut prendre la vidéo à l’envers, partir de la fin et croiser les doigts. Je commence à avoir des ampoules, à force de croiser les doigts. Et il ne s’agit que d’une imprimante, objet non crucial pour l’avenir de l’humanité et non indispensable à notre survie, ou tout au moins à la survie scolaire de notre fille en temps de non-confinement.

Vendredi 19h30 : imprimante remontée. 


Cinquième étape : la brancher sur secteur et la reconnecter à l’imprimante

Ah miracle, elle s’allume. Ah désespoir, erreur 5011.

5e écueil :  au vu du nombre de pannes/dysfonctionnement auxquelles renvoie l’erreur 5011, mon conjoint renonce…. Solidairement et pas du tout parce que c’est lui le technicien en charge du démontage/remontage, je renonce aussi !


Conclusion : résignés, vexés et vaincus, nous partons acheter une nouvelle imprimante, reconditionnée quand même et avec des pièces détachées disponibles au moins 5 ans. En échange, nous leur avons discrètement déposée ancienne notre imprimante en souhaitant bon courage à leurs pauvres techniciens qui vont s’arracher les cheveux à passer derrière nous pour la reconditionner.


Précision : sachant que nous n’aurions pas accès aux mêmes ressources en ligne, en fonction de notre navigateur, de notre appareil de consultation (ordinateur ou smartphone) et de notre historique de navigation, nous avons pris soin de déposer les mêmes requêtes dans chacune des configurations énoncées ci-dessus (soit 1 PC, 2 smartphones et 2 navigateurs différents sur chacun des appareils : vous avez 5 min pour trouver le nombre total de requêtes déposées !). 

Seconde précision : nous sommes des néophytes de l’imprimante. Peut-être auriez-vous réussi à la réparer ou tout au moins à trouver les réponses sur cette bibliothèque mondiale qu’est internet. Peut-être que si cela avait été mon Pc, j’aurais persévéré, mais nos bonnes intentions n’ont pas résisté à l’obsolescence programmée.


[NDLR] Comment acheter une imprimante dure aussi longtemps que possible ? Retrouvez des ressources sur le site de Halte a l’Obsolescence Programmée