Interview Bernard Pouliquen, Vice-président Région Bretagne

Suite à l’adhésion de la Région Bretagne à l’INR, nous avons interviewé Bernard Pouliquen, Vice-président – Chargé de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la transition numérique du Conseil régional de Bretagne.

L’occasion de revenir avec lui sur les enjeux stratégiques en terme de numérique responsable pour la Région Bretagne, les actions menées par la région en ce sens et les objectifs de cette adhésion.

| Quels sont les principaux enjeux pour la Région Bretagne en terme de stratégie numérique ?

La Région Bretagne porte l’ambition d’un nouveau projet de territoire pour la Bretagne : la BreizhCop. Tous les partenaires institutionnels, acteurs socio-économiques et citoyens sont invités à s’y associer et à participer au processus inédit pour élaborer ce projet. L’ambition : maîtriser et accélérer la mise en œuvre de toutes les transitions en Bretagne : transition écologique, climatique, économique, sociétale, mais aussi transition méthodologique.

La feuille de route « stratégies numériques responsables » de la Région Bretagne porte les enjeux de transition numérique pour le territoire breton. 

« Les collectivités ont un rôle moral à agir pour être exemplaire et participer aux efforts pour rendre le numérique plus sobre, plus transparent et accessible. »

L’accompagnement de la numérisation de l’économie et la transition numérique des acteurs constitue le troisième axe.

Enfin, le quatrième axe renvoie à la territorialisation de notre action publique et à la valorisation des services publics locaux en s’appuyant sur une stratégie plaçant la qualité des relations de l’administration régionale avec les usagers au premier rang des préoccupations. 

| Pourquoi la Région Bretagne choisit-elle de s’engager dans une démarche Numérique Responsable ?

Notre société a commencé à prendre conscience, ces dernières années, de la difficulté à soutenir un modèle de croissance du numérique tel qu’il se présente actuellement. Cette question ne touche pas uniquement les citoyens mais aussi nos entreprises et nos services publics. A ce titre, les collectivités ont un rôle moral à agir pour être exemplaire et participer aux efforts pour rendre le numérique plus sobre, plus transparent et accessible à toutes et à tous. Elles auront aussi un rôle moteur de diffusion et de sensibilisation de ces problématiques.

« Il s’agit maintenant de […] mettre en place en priorité les actions les plus impactantes pour la réduction de notre empreinte numérique. »

C’est pourquoi la Région, dans la droite ligne de ses engagements Breizh Cop, a choisi comme premier axe de sa feuille de route numérique, la question du numérique responsable. C’est aussi pour cela qu’elle a souhaité s’appuyer, pour l’accompagner dans cette démarche, sur un label Numérique Responsable portée par l’Agence Lucie et qu’elle rejoint maintenant l’Institut du Numérique Responsable.

| Quelles actions la Région a-t-elle déjà réalisé ou prévu de mettre en œuvre pour un numérique plus responsable ?

Cela fait déjà plusieurs années que la Région Bretagne a mis en place un certain nombre d’actions pour un numérique plus responsable. Sur l’impact énergétique du numérique, par exemple, la Région a déployé depuis 2016 un système de mise en veille automatique des postes et des imprimantes permettant d’économiser 120 000 Kwh par an et cela uniquement pour l’administration. De même, une politique de réemploi du matériel est pratiquée avec des associations régionales permettant une seconde vie des machines auprès de citoyens éloignés du numérique ou de structures associatives en recherche d’équipements. 

En mettant en œuvre une feuille de route et en concrétisant un label numérique responsable, il s’agit maintenant d’intégrer ces actions isolées, de les réinterroger au regard d’une stratégie globale, d’agir pour combler les manques dans ce domaine et de mettre en place en priorité les actions les plus impactantes pour la réduction de notre empreinte numérique.

D’ores et déjà, nous avons identifié plusieurs pistes prioritaires que nous souhaitons voir approfondies. Par exemple, sensibiliser l’ensemble des agents Région aux questions de numérique durable. Généraliser les clauses sociales et environnementales dans nos appels d’offre informatique. Améliorer notre travail autour de l’écoconception de nos logiciels et de nos services publics ou réinterroger notre travail autour des questions de réemploi informatique avec la filière bretonne.

« L’adhésion à l’INR va nous permettre d’échanger avec les autres adhérents sur leurs expériences, explorer des nouvelles pistes d’actions, lever les obstacles. »

| Quelles sont les attentes de la Région Bretagne ou les projets qu’elle souhaite mener à travers cet engagement avec l’Institut du Numérique Responsable ?

L’adhésion à l’INR est pour la Région Bretagne une étape indispensable dans le processus de construction d’un numérique responsable sur notre territoire. C’est une des briques constitutives essentielles avec celle de la labellisation. Elle va nous permettre d’échanger avec les autres adhérents sur leurs expériences, explorer des nouvelles pistes d’actions, lever les obstacles qui pourront apparaître et co-construire ce qui sera le numérique responsable de demain, en particulier, au sein du collège des collectivités. Nous apporterons aussi à la communauté notre propre expérience de terrain.

Nous pourrons enfin disposer d’une expertise précieuse sur les domaines scientifiques ou législatifs par exemple, pour nous accompagner dans cette transition.

Nous sommes très enthousiastes de rejoindre la communauté de l’INR.


Si vous êtes une collectivité intéressée par l’INR, vous pouvez vous rapprocher de nous via notre page Contact et vous intéresser à notre accompagnement dédié aux collectivités.