Selon une étude publiée le 9 juillet 2025 par le cabinet XDI, un data center dans le monde sur cinq est d’ores et déjà menacé par des événements climatiques extrêmes. Sans évolution majeure, ce taux pourrait augmenter à 27 % d’ici à 2050. Parmi les plus grandes menaces qui pèsent sur les centres de données : les inondations, les feux de forêts et les cyclones tropicaux.

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22 % des data centers mondiaux sont menacés par des événements climatiques extrêmes. C’est l’un des enseignements de l’étude « Global Data Centre Physical Climate Risk and Adaptation Report » publié le 9 juillet 2025 par le cabinet d’analyse des risques climatiques XDI.
Un data center sur cinq est menacé
Ce dernier a analysé 8 868 centres de données sur toute la planète et à évaluer leur résilience face à huit phénomènes climatiques extrêmes tels que les vents violents, les inondations, les cyclones tropicaux ou encore les mouvements de sol. Cela leur a permis d’établir trois niveaux de risques : élevé, modéré et faible pour chacune des infrastructures scrutées.
Dans le détail, 6,25 % sont classés à haut risque et 15,79 % à risque modéré. D’ici à 2050, « ce taux pourrait atteindre 27 % si aucune action majeure n’est prise », avertissent les auteurs de l’étude avec 7,13 % des infrastructures qui présenteraient alors un risque élevé et 19,6 % un risque modéré.
Tous les continents concernés
Bien que la zone Asie-Pacifique soit la plus exposée, avec 10 % des infrastructures déjà menacées, le péril concerne tous les continents. Ainsi, entre 20 % et 64 % des centres de données situés dans le New Jersey (États-Unis), à Shanghai (Chine), Hambourg (Allemagne), São Paulo (Brésil) ou encore dans l’État de Queensland (Australie) pourraient être exposés à « un risque élevé de dommages physiques » liés aux événements climatiques d’ici au milieu du siècle. En France, la région Grand Est devrait compter 20 data centers en 2050 dont 10 % pourraient présenter le plus haut niveau de péril.
Parmi les principaux risques qui pèsent sur ces installations, les inondations fluviales et côtières sont les plus prégnantes.
Mesures d’adaptation
Ces perspectives se traduiront par une explosion des coûts d’assurances, prédit XDI. Ces derniers pourraient, selon le cabinet, être multipliés par trois d’ici à 2050. « Sans un investissement urgent dans la réduction des émissions et l’adaptation physique, les opérateurs pourraient être confrontés à une hausse des primes d’assurance, à une perturbation croissante de leurs activités et à des milliards de dollars de dommages », avertissent les auteurs.
Face à ce constat, le cabinet XDI appelle donc à investir dans la résilience des infrastructures en adaptant le design et l’architecture des data centers. Selon les estimations des auteurs, la mise en place de mesures d’adaptation pourrait permettre de réduire le nombre de centres de données présentant un risque élevé de plus de deux tiers d’ici à 2050 passant de 632 à 175. Le nombre de centres de données à risque modéré dans le monde en 2050 serait également considérablement réduit, passant de 1 738 (19,60 %) à 511 (5,76 %).
Besoin d’une « atténuation significative »
Mais « réduire le risque de dommages physiques des centres de données n’est pas une solution miracle », préviennent les auteurs. En effet, ces installations dépendent de systèmes d’électricité, d’eau, de transports, de télécommunications pour fonctionner. Ainsi, « même si une installation est conçue pour résister aux inondations ou aux tempêtes, elle ne peut pas fonctionner si le réseau est en panne, si l’approvisionnement en carburant des générateurs est coupé ou si le personnel ne peut pas accéder au site en toute sécurité ».
« Cette dépendance croisée signifie que la résilience doit s’étendre au-delà du centre de données lui-même », indiquent les auteurs. « Il est important de noter que l’adaptation ne doit jamais être considérée comme un substitut à la réduction des émissions […] Sans atténuation significative, même le centre de données le plus résilient pourrait être confronté à une défaillance », ajoutent-ils.