Tribune libre par Fabien Abrikh
Le coup d’envoi des promotions entourant le Black Friday aura lieu très exactement le lundi 23 novembre prochain jusqu’au 26 novembre. Le Black Friday aura lieu très officiellement le vendredi 27 novembre. Il sera suivi de près par son plus jeune frère, le Cyber Monday.
Des milliers de français attendent cette date pour faire quelques économies sur leurs achats high-tech. Mais ce shopping effréné est souvent considéré comme l’antithèse de la consommation durable.
Par ailleurs, beaucoup d’entreprises qui promeuvent chaque jour leur responsabilité environnementale et sociétale en font fi au nom d’une période désormais incontournable pour leur chiffre d’affaires annuel.
Les responsables RSE ou numérique responsable de ces entreprises voient cet événement en contradiction totale avec leurs objectifs quotidiens et leurs valeurs. Mais cet engouement ne semble pas près de s’éteindre.
D’abord parce qu’il est le fruit de notre société basée sur l’hyper consumérisme. Enfin bon nombre de détaillants font leurs ventes annuelles grâce à cet incontournable du calendrier. Et ce phénomène risque de s’amplifier avec la crise du COVID.
Alors faut-il se résigner ? Faut-il éviter d’en parler pour ne pas amplifier le phénomène ? Je ne pense pas. Tout n’est pas perdu. Un espoir existe. Je parle d’une troisième voie.
De plus en plus de gens, y compris les jeunes, conscients de l’urgence climatique commencent à prendre le rôle de consommateur éthique. Il faut donc avoir une approche différente et conquérir un marché différent. Certaines enseignes courageuses décident de ne pas participer du tout au Black Friday voir de le décrier. Mais il faut voir que cet événement permet aussi à une population moins aisée, ménages ou étudiants, d’acheter des cadeaux à des prix raisonnables. C’est donc l’occasion de changer la manière de voir la société.
Plusieurs initiatives de marques transforment le Black Friday pour aider la cause de la durabilité. Des organismes font un don de leurs bénéfices en partie ou en totalité. Certains ont demandé aux consommateurs de payer plus cher pour que l’excédent aillent à des associations caritatives. D’autres ont profité de la journée pour donner des articles à ceux qui en ont besoin. Enfin c’est l’occasion pour les marques durables et/ou éthiques, qui sont généralement un peu plus chères que leurs homologues grand public d’offrir l’achat de leurs produits à une population moins aisée à des prix plus accessibles.
C’est une opportunité pour ces populations de goûter à une consommation plus équitable à un prix réduit. Ce nouveau client, de classe sociale moins aisée, recevra un cadeau de meilleure qualité qui durera plus longtemps et pourra peut-être susciter chez lui un intérêt pour un mode de vie plus durable.
Une autre clé d’une consommation plus responsable est de privilégier les remises sur les articles reconditionnés, voir de les promouvoir plus que les articles neufs lors de cette journée.
Enfin, c’est aux marques de sensibiliser le grand public de ne pas acheter sous effet de l’impulsion.
Appeler à la fin du Black Friday ou non ? Le débat reste ouvert mais une troisième voie d’un Black Friday plus responsable est en chemin.