Interview de Benjamin Dutreux le 11 juillet 2020, ponton de la Cité du vin à Bordeaux, sur un évènement organisé par Water Family, représenté par Antonin Le Bougnec.
IMOCA Vendée Globe… dans le sillage du NR
Le 11 juillet 2020, ponton de la cité du vin à Bordeaux, Benjamin Dutreux nous accueillait sur son bateau IMOCA Water Family avec lequel il se prépare pour prendre le départ du Vendée Globe en novembre prochain.
« Water Family du flocon à la vague » est une association loi de 1901, créée en 2009 par des passionnés issus des sports nature et de la protection de l’environnement. Elle est membre du conseil d’administration de l’INR, une collaboration qui est apparue évidente avec des acteurs qui ont développé des contenus pédagogiques pour tous, pour protéger l’eau et notre santé. Comme l’INR, il s’agit de valoriser des bonnes pratiques dont le numérique fait partie, consommateur d’eau notamment dans la partie extraction des minerais et la fabrication.
Le parcours de Benjamin Dutreux
Benjamin Dutreux, est vendéen depuis l’âge de 8 ans. Il commence à naviguer à 11 ans et participe à sa première course à la voile à 13 ans. Depuis le virus ne l’a pas quitté !
A 30 ans, il a déjà une bonne expérience de la navigation y compris en solitaire avec une traversée de l’océan Atlantique. On sent de la détermination, de la force dans ce skipper et de la passion et il en faut pour réaliser son rêve, décider de se lancer dans le « Vendée globe », seule transat en solitaire au monde, sans escale et sans assistance, d’une distance de 41075 KM, 21638 milles, d’une durée dont le record à ce jour est de 74 jours, qui existe depuis 1989. Seule la moitié des skippers parviennent jusqu’à l’arrivée.
Le Vendée Globe en IMOCA
Benjamin est ambassadeur Water Family depuis 2016, engagé auprès des enfants pour éduquer à une consommation d’eau raisonnée. C’est pour porter haut ce message de sensibilisation à la préservation de l’eau qu’il partira seul avec son bateau pour « l’Everest des mers » affrontant des conditions climatiques difficiles et diverses (froid, glace, grosses houles, …), et une manipulation des voiles à la force des bras.
Il nous parle de son bateau IMOCA qui correspond à une catégorie précise de cette course. Il est contraint par un cahier des charges qui l’oblige à être minimaliste dans ses équipements. En effet, la classe IMOCA a été créée en 1991 par l’initiative de skippers tels Isabelle Autissier, Alain Gauthier… Le bateau doit respecter certaines caractéristiques à savoir mesurer 60 pieds (18m) maximum, posséder un mât de 29m de haut max, avoir un tirant d’eau de de 4,5m max et 5 cloisons étanches.
Isabelle Autissier est aujourd’hui Présidente du WWF également membre du Conseil d’administration et du bureau de l’INR. Les nobles causes se rejoignent pour des pratiques responsables.
Frugalité numérique et énergétique à bord
Responsable, Benjamin a choisi de l’être encore plus. Il a fait retirer des équipements, jugés non indispensables pour alléger son bateau mais aussi dans un souci de frugalité numérique et énergétique. Pourtant, dit-il, le numérique augmente la performance du bateau. Il représente 30% mais laisse la part belle à l’humain dans cette classe. 4L d’eau par jour pas plus, avec 3L pour boire et 1L pour préparer sa nourriture. La volonté d’être exemplaire sur ce point.
Réduire au maximum sa consommation de gasoil, consommer le moins possible d’électricité, ces objectifs obligent à une configuration très simple au détriment du confort.
Le coût du Giga Octet fait réfléchir : pas d’internet en libre accès !
1 200€ le Go au large, en tarif négocié, force à restreindre les téléchargements. Il sélectionne les options dans les fichiers cartes qui lui sont nécessaires, juste ce dont il a besoin. Il est autonome en énergie à partir de 11 nœuds, vitesse minimum requise pour que les hydrogénérateurs fournissent l’électricité suffisante.
Il existe toujours une solution de secours en utilisant le gasoil mais il évite d’y avoir recours car la réserve de carburant doit permettre de tenir toute la course. Son choix a été d’embarquer un nombre de litres calculé au minimum afin d’alléger le bateau.
Benjamin et son bateau nous montre qu’une frugalité n’est pas incompatible avec la performance et que l’important est une évaluation du juste besoin pour choisir ses équipements et la quantité des ressources.
Encore 300 000€ pour boucler le budget
Benjamin nous a confié qu’il lui manquait encore 300 000 euros pour prendre le départ avec tous les atouts pour arriver jusqu’au bout du Vendée Globe.
Si vous souhaitez contribuer à cette aventure vous pouvez le contacter sur son site sur le lien suivant : https://benjamindutreux.fr